Séminaire de Pierre Marie
Deuxième Mercredi du Mois à 21h
Dans un monde où chaque problème a son remède, on attend des réponses simples à la souffrance psychique. Déséquilibres électriques pour la neurologie (SMT), pensées dysfonctionnelles pour les cognitivistes (TCC, PNL), défragmentation du passé pour l’EMDR (Francine Shapiro), « service psychologique à la personne » associant relation d’aide (Carl Rogers) et coaching (Fritz Perls, Milton Erickson), etc. Ces visions mécanistes rassurent et représentent un défi pour le psychanalyste contemporain.
Car la psychanalyse n’apporte pas de réponse mais un accueil à la parole. Lorsqu’on lit les écrits de Freud regroupés sous le titre La Technique psychanalytique, on mesure l’exigence sans concession de leur auteur, comme si Freud avait déjà pris la mesure de la singularité du cas avec la multiplicité de ses comment, sans référence à un quelconque pourquoi, et ce volume ne contient ni L’Analyse finie et l’analyse infinie ni Constructions dans l’analyse, textes de 1937, autrement plus radicaux.
Toutefois, la situation n’est pas nouvelle. Très tôt des psychanalystes se sont éloignés de la technique proposée par Freud. Comme si le saut de la praxis impliquée par la psychanalyse était pour beaucoup incompréhensible, à l’exemple des premières dissidences : Adler, Jung, Stekel, etc., et des nombreuses psychothérapies qui apparaissent après 1940 dont les initiateurs furent souvent des psychanalystes comme Éric Berne, l’Analyse transactionnelle, Médard Boss, la Daseinanalyse, etc.
C’est donc d’une certaine manière un retour à cette exigence sans concession qui sera ici proposée car la technique psychanalytique est justement à même de relever le défi du réductionniste qui définit notre modernité.