Où que l’on se tourne, quelle que soit la discipline envisagée, philosophie, sociologie, psychologie, sciences, psychanalyse, la question du réel insiste comme le grain de sable qui empêche que ça tourne rond quand bien même invente-on des fictions comme les « constructions du monde » religieuses, idéologiques, philosophiques où excellent philosophie morale et philosophie de la connaissance. Même les scientifiques ne sont pas en reste si l’on se rappelle Max Planck récusant sa découverte car ne pouvant, au sens propre, la voir ou Albert Einstein s’offusquant des prétentions de la mécanique quantique au nom de la sagesse divine.
Est-il si difficile, pour reprendre le mot d’Austin, de « voir la situation dans sa globalité » ?
Ce rejet n’est pas nouveau, mais il prend aujourd’hui une couleur de catastrophe si on la mesure à l’aune du désastre climatique et écologique planétaire ou du tournant fasciste des démocraties et de leurs médias.
Même les psychanalystes, parce que la cure mène le sujet à se défaire des vérités menteuses qu’il s’était construites pour se protéger de ce qui fait son réel, n’ont jamais cessé depuis Freud d’« ôter ses crocs à venin » à sa découverte pour la rendre plus consensuelle et au lieu de prendre en compte les scories erratiques et indomptables du fantasme, laissent trop souvent le patient explorer, comme au bon vieux temps de Locke, son identité narrative, la fiction que chacun se forge de lui-même et à laquelle il égale son self.
AVEC
JOCELYN BENOIST
MARCUS COELEN
SANDRA LAUGIER
CATHERINE LARRÈRE
CLOTILDE LEGUIL
GIUSEPPE LONGO
PIERRE MARIE
ANDRÉ MICHELS
CLAUDE-NOËLE PICKMANN
MAI WEGENER