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Argument

Comment un mot inventé par Husserl et entré dans le langage courant en 1931 a pu faire florès au point d’être utilisé comme si sa signification était évidente pour tous ?
Que nous soyons inquiet de l’Autre, le langage en porte le témoignage puisque dès que nous parlons en première personne du singulier, je, nous supposons qu’un tu, qu’un Autre nous écoute, au point que dans le soliloque nous le faisons intervenir : « Mais, que veux-tu dire ? nous disons-nous dans notre for intérieur », ne s’ensuit pas que nous rencontrons vraiment l’Autre auquel nous nous adressons, car nous comprend-t-il vraiment, comme l’imagine naïvement Jakobson avec son schéma de la communication ?
C’est tout le paradoxe de cette notion d’intersubjectivité : il y a bien quelqu’un en face de moi à qui je parle et qui me répond, mais m’entend-t-il et l’entends-je ?
Pour autant, tant dans la cure psychanalytique que dans la vie amoureuse, amicale ou familiale, il nous semble, comme le dit Montaigne, que nous partageons une construction qui nous serait commune, cet ensemble « d’accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou quelque commodité », au point que des camarades d’études se retrouvant des années plus tard ont très vite entre eux une complicité que leur manières d’être actuelles ne pouvaient laisser prévoir.
On mesure à plus grande échelle, politique, cette attente d’être entendu par l’Autre au point que nous sommes prêts à tout gober de ce qu’il nous dit, et voilà le succès des fake news assuré : croire qu’il y a de l’Autre, ça conduit à le faire exister. Pas une mince affaire !

Jeudi 23 novembre

Présidence et modération : 
Lisa Ouss

14h00 – Luc Mallet, Brigitte Ouhayoun, Yves Sarfati
Introduction

14h10 – Zoé Dubus

Intersubjectivité et thérapie assistée au LSD : l’approche pionnière de Widlöcher

14h40 – Antoine Perier

La dynamique du transfert, pourvoyeuse d’inductions réciproques : différencier « un lieu où ça pense » d’un « ça pense en moi »

15h10 – Eva Weil

La co-pensée dans l’entretien unique ?

15h40 – Pierre Marie et Jocelyn Benoit

Réflexion à deux voix sur l’intersubjectivité et la co-pensée

16h10 – Pause

16h30 – 17h30 – Table ronde

Vendredi 24 novembre matin

Présidence et moderation : 
Luc Mallet

9h00 – Nicolas Georgieff
De l’intersubjectivité en psychopathologie

9h30 – Gisèle Apter

Les interactions précoces ou comment s’approcher de l’essor de l’intersubjectivité

10h00 – Thomas Rabeyron

De la co-pensée aux processus télépathiques

10h30 – Yves Sarfati

La co-pensée illustrée

11h00 – Pause

11h20 – Lewis Kirchner
Nouvelles méthodes cliniques basées sur l’intersubjectivité dans la psychanalyse contemporaine

11h50 – 13h – Table ronde

13h-14h – Pause déjeuner sur place

Vendredi 24 novembre après-midi

Présidence et moderation : 
Lewis Kirchner

14h00 – Groupe des internes en psychiatrie

Une lecture des textes fondamentaux de Daniel Widlöcher sur la co-pensée

14h30 – Catherine Fayada

Comment travailler psychanalytiquement avec des patients cérébrolésés.

15h00 – Martin Reca

Co-pensée et contre-transfert : les leçons de Enrique Racker et Roger Money-Kyrle

15h30 – Claude-Noële Pickman et André Michels

Intersubjectivité dites-vous ?

16h – Pause

16h20 – 17h30 Table ronde

Billets

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